Le championnat FFSA GT4 a désormais une Alpine A110 GT4 rouge aux couleurs de Motul parmi ses engagés. L'un de ses pilotes n'est autre que Nicolas Prost, qui en est à sa deuxième saison au volant de l'Alpine du team CMR. Un duo aussi dynamique doit avoir une belle histoire !
Nicolas Prost : "La course de GT a besoin de plus de livrées emblématiques"
20.08.2020
Nico, comment s'est passé le confinement en Suisse ?
Honnêtement, c'était bien. Nous avons la chance de vivre à la campagne. Donc, nous n'avons rien vécu de différent, sauf quand nous allions dans les magasins. Évidemment, c'était bizarre que nous ne puissions plus aller au restaurant. Mais je pouvais toujours m'entraîner, ce qui rendait les choses beaucoup plus faciles.
Vous êtes également co-propriétaire de la marque de vêtements 8Js. Quelle a été la conséquence d'une telle situation pour votre entreprise ?
C'était assez difficile, mais nous avons survécu. Évidemment, tous nos magasins étaient fermés, alors nous avons dû nous reposer sur la boutique en ligne. Même si, pendant une période de confinement, les gens n'achètent pas de vêtements, ils cherchent des moyens de se divertir [rires]. Dans l'ensemble, notre entreprise n'a pas beaucoup d'inertie, donc nous nous sommes assez bien débrouillés. De plus, nous avons procédé à de nombreuses réorganisations et restructurations, à tel point que nous sommes ressortis plus forts du confinement. En fin de compte, nous nous sommes davantage inquiétés de la façon dont l'économie allait survivre dans un contexte plus large.
Vous avez un engagement et une expérience très larges dans le sport automobile. Quel est votre sentiment sur le fait que les courses se déroulent à huis clos ?
Cela peut sembler un peu dur parfois, mais à part les séances de dédicaces et les gridwalk, on ne remarque pas vraiment de différence. Pendant un week-end de course, vous êtes tellement concentré sur votre travail que vous allez de réunion en réunion et de débriefing en débriefing, donc c'est comme d'habitude. Vous devez vous rappeler que derrière chaque sport automobile, il y a une industrie complète, une chaîne de fournisseurs qui dépendent de ces courses pour leur survie. Il est donc très important que ces courses puissent avoir lieu. Dans le cas du Mans, ce sera une perte énorme, car le Mans est un festival fait pour les spectateurs. Ce sera très bizarre de voir les 24 Heures du Mans sans eux.
En parlant de sport automobile, l'année dernière, vous avez participé à votre première saison au volant de la CMR Alpine A110 GT4. Parlez-nous de cette expérience.
C'était une toute nouvelle expérience. Avant cela, j'ai toujours fait des courses de prototypes et de monoplaces, et c'était ma première véritable expérience de la "tôle". En tant que Français, il était important pour moi que ce soit une Alpine. J'ai un lien très fort avec le groupe Renault et j'ai gagné beaucoup de courses avec eux en Formule E et au Trophée Andros. Il était donc logique de prendre le volant d'une voiture emblématique telle que l'Alpine.
En ce qui concerne l'Alpine, elle est maintenant entièrement rouge, aux couleurs de Motul. Quelle est l'histoire derrière cette livrée ?
Personnellement, je trouve que le paysage actuel du sport automobile manque vraiment de livrées iconiques, surtout dans les courses de GT. En général, il s'agit d'un patchwork de marques et ce n'est pas très joli à regarder. Cependant, si vous prenez l'exemple de Nascar, vous verrez qu'ils ont des livrées emblématiques. Je voulais donc que la voiture ait un certain look et les couleurs de Motul étaient la solution. Tous nos autres sponsors sont présents, nous avons donc imaginé ce design et il a très bien fonctionné. En fait, la voiture a tellement plu que même si nous n'avons pas encore fait de course officielle, elle a déjà été choisie par les concepteurs de jeux sur simulateur et vous pouvez déjà la piloter dans iRacing et Asseto Corsa. (La livrée iRacing a même été dessinée par le Motul Superfan Zak Scholes).
Vous avez aussi piloté la Ligier de Orhes Racing. Çà à l'air d'être une voiture très fun, non ?
C'est le cas ! C'est l'essence même de la course. Vous savez, dans le sport automobile, on se plaint toujours du budget et de l'argent, mais avec la JS2, Ligier a trouvé le moyen de la rendre intéressante et abordable. C'est une GT distillée dans son essence la plus pure. Elle est à la fois fun et très rapide !
Quand reprenez-vous les courses ?
Très bientôt. Je teste l'Alpine jeudi prochain et ce week-end nous courons à Nogaro, en France.