Paul Ricard – Le Mans : la double mission de Côme Ledogar

Le premier week-end de juin a posé des problèmes d’emploi du temps à de nombreux pilotes : ceux qui avaient une course à disputer le samedi 2 et qui devaient aussi participer à la Journée Test des 24 Heures du Mans le dimanche 3 ! Côme Ledogar était dans ce cas, avec la caractéristique complémentaire de faire partie des rookies de la plus grande épreuve d’endurance au monde.

 

Le pilote Lyonnais fait partie de l’équipage « Pro » du team Garage 59 en Blancpain GT Series Endurance Cup. Sa McLaren 650S GT3 arbore cette année une magnifique livrée Motul, baptisée « Ki’Win » en hommage à Bruce McLaren, le pilote-constructeur néo-zélandais créateur de la marque.

 

En 2016, la victoire de la McLaren n°58 aux 1000 km du Paul Ricard avait propulsé Rob Bell, Shane Van Gisbergen et Côme Ledogar vers le titre de champion d’Endurance de la Blancpain GT Series. Deux ans plus tard, la McLaren flanquée du même numéro s’est élancée de la première ligne. Côme et ses équipiers Andrew Watson et Ben Barnicoat ont dominé les débats… mais l’avancée d’un mécano dans la zone de ravitaillement au moment où la voiture redémarrait leur a valu une pénalité la 58 s’est classée 3ème.

 

Les six heures de course devant s’achever peu avant minuit, Côme a dû mettre en place une organisation pointue pour tenir sa place le lendemain matin au Mans ! « En terminant dans le Top 3, nous sommes montés sur le podium avant de participer à la conférence de presse. De plus, on ne quitte pas son équipe comme ça, sans remercier tout le monde. C’est très dur de faire un résultat dans une telle course, avec plus de 50 voitures au départ. Tout le monde est à 200%, il est donc normal d’hypothéquer un peu de sommeil pour partager ce moment fort jusqu’au bout. Je suis allé me coucher vers 2h30 mais heureusement, j’avais pris la précaution de réserver une chambre dans un hôtel situé juste à côté du circuit. »

Du Paul Ricard au Mans par la route, il faut compter environ huit heures de trajet. « C’était possible, à condition de partir juste après la course et de ne pas dormir. J’ai déjà fait ce genre de périple, mais faute de sommeil, on est un peu plus sur les nerfs. Une nuit blanche après une course aussi intense et avant une journée test au Mans sur un tracé inconnu, ce n’est vraiment pas idéal. »

 

Le salut de Côme est venu d’un constructeur concurrent de McLaren en Blancpain GT. « Je tiens à remercier Porsche, ils m’ont offert une place dans leur avion privé. Dirk Werner, Fred Mako et Romain Dumas étaient dans le même cas que moi. Nous avons décollé de l’aérodrome du circuit à 6 heures et j’ai pu assister au briefing de 9h15 au Mans. »

 

Côme est engagé aux 24 Heures sur une Ligier JS P217 du Jackie Chan DC Racing, avec le support technique des Sarthois d’Oak Racing. « Mon manager Philippe Dumas, notre ingénieur « Merlin » et un de mes équipiers, Ricky Taylor, sont arrivés dimanche après-midi car ils étaient la veille à Detroit pour une course du championnat IMSA Sportscar ! Philippe a déjà fait Le Mans en tant que pilote et il m’a donné de bons conseils sur les points clé du circuit et l’approche de la Journée Test. Être humble, ne pas avoir un égo surdimensionné, ne pas être stupide dans le trafic… ce genre de choses ! »